1. sa vie
  2. Ses écrits
  3. Le Carmel
  4. La petite voie
  5. La famille Martin
  6. L'acte d'offrande
  7. Ses soeurs
  8. Au cinema
  9. Les retouches
  10. Les Oblates de Sainte Therese

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De Léonie Martin à Soeur Francoise-Thérèse
ou le triomphe de la petite voie.


Léonie est sans doute la plus touchante des soeurs de Thérèse. Celle que l'on qualifie de la "moins douée", cette "pauvre Léonie", aima tendrement Thérèse et fut sa premiére disciple, mettant en pratique avec succés la Petite Voie de la Sainte. Elle est la preuve que cette doctrine s'applique aux plus petits d'entre nous, que tout est possible.
Née le 3 juin 1863, Léonie Martin est la troisieme fille de Zélie et Louis, aprés Marie et Pauline. C'est une enfant blonde, aux yeux bleus; elle est plutot frêle.

Elle est baptisée le 4 juin 1863 à St Pierre de Montsort, sa marraine est Madame Léonie Tifenne. Elle passe ses six premiers mois entre la vie est la mort, souffrant de coqueluche chronique, mais survit, bien que toujours extrémement fragile.En mars 1865, son état de santé empire: elle souffre de forts battements de coeur, d'une inflamation des intestins, d'eczema purulent sur tout le corps. Ses parents prient et Louis part en pélerinage à Notre-Dame de Sées tandis que Soeur Marie-Dosithée (Elise Guerin, la soeur de Zélie) fait une neuvaine. Léonie se rétablit, mais reste trés fragile; Léonie la compare à Héléne, disant: "j'ai deux filles, une belle et une moins belle....".

On la place comme 1/2 pensionnaire chez les soeurs de la Providence: 5, rue du Pont Neuf, dans la section primaire. Elle y a la réputation d'étre "trés turbulente", on lui reproche également sa lenteur à apprendre: elle n'est pas trés bonne éléve. En parlant de Léonie, Soeur Marie-dosithée emploie l'expression: "cette terrible petite fille". Ne pouvant s'adapter à une classe normale, elle est renvoyée chez elle. Le 22 février, sa soeur, la petit Héléne meurt.

C'est en 1865 que Zélie embauche Louise marais, une servante colérique qui terrorisera Léonie et tentera de l'éloigner de sa mére. Puis c'est la naissance de Thérèse. Léonie qui a presque dix ans apposera son nom au registre du baptéme.

En automne 1871 Léonie fait une nouvelle tentative à la Providence avec Elise. Déjà, Léonie déclare qu'elle sera religieuse à la Visitation avec sa tante. Cependant elle n'est toujours pas "facile" et Elise essaye différentes méthodes, ce sont d'abord des semonces et des punitions, mais Elise est trés bonne et redoute de la rendre malheureuse. La méthode douce fonctionne pendant quelques temps mais cela ne dure pas et Léonie retourne définitivement à Alencon. Zélie prend la chose comme un échec. Deux religieuses lui donnet des leçons particuliéres, mais il s'avére que ces deux femmes portent indûment le voile, affament et maltraitent une petite fille qu'elles gardent. Zélie découvre le manége et libére la petite fille. En ce qui concerne léonie, Zélie craint que cela ne l'éloigne encore plus des études. Zélie la prépare elle même à la communion, qui a lieu à Notre-Dame d'Alencon le 23 mai 1875. A cette époque, Léonie gardait parfois Thérèse lorsque toute la famille allait se promener. Thérèse dire d'elle: " Ma chére petite Léonie tenait une grande place dans mon coeur".

Cest à cette époque que la servante Louise Marais décide de "prendre en main son éducation" et exerce sur elle son emprise. Louise croit sans doute bien faire, mais c'est une jeune femme au caractère violent et plein de colére. En automne 1874, alors qu'elle souffrait de rhumatismes articulaires trés douloureux, elle fut soignée par Zélie qui était prête à la garder comme un membre de la famille en cas d'incapacité à travailer. Un jour où Zélie veut recueillir un vieux chat, Louise le chasse avec un bâton. Afin d'adoucir ce caractère, Zélie l'envoie à Lourdes. Léonie est à la fois fascinée et intimidée. Elle déclarera plus tard à ce sujet: "je vivai dans une profonde terreur".

Marie quitte la pension et se voit confier Léonie. Le 22 mai, elle fait sa confirmation avec une sincére piété. En octobre 1876, Zélie découvre que la "glande" qu'elle a au sein grossit. Elle s'inquiéte pour Léonie qui est attérée par la nouvelle. Vers Noel 1876, Elise, Soeur Marie-Dosithée reçoit l'extrême onction, et meurt à 49 ans le samedi 24 à 7 heures 30 du matin; c'est l'anniversaire de sa prise d'habit. Vingt jours plus tard, Marie découvre enfin le manége de Louise, que Zélie congédie et entreprend un voyage à Lourde avec Léonie dont elle frotte le front avec de l'eau bénie pour que "la petite se corrige"

Zélie raconte:"j'attends toujours ce miracle de la bonté et de la toute puissance de Dieu, par l'intercession de sa Sainte Mére. Non pas que je lui demande de m'ôter complètement mon mal, mais seulement de me laisser vivre quelques années, pour avoir le temps d'élever mes enfants, et surtout cette pauvre Léonie, qui a si grand besoin de moi et qui me fait pitié." Léonie commence des neuvaines pour mourir à la place de sa mére: Marie se moque d'elle. Zélie meurt le 28 aout 1877. La famille vient vivre à Lisieux et Léonie a la chambre des Buissonets dans laquelle on peut aujourd'hui voir l'exposition des jouets.

Début 1878, elle est pensionnaire chez les Bénédictines, et son gout pour la solitude s'accentue. Louis la surnomme "sa bonne Léonie". A 18 ans, elle quitte les Bénédictines, mais l'idée de la vocation religieuse persiste. Toujours associée aux évenements religieux de l'enfance de Thérèse, elle la prépare à sa communion. Alors que la famille se rend le 7 octobre 1886 à Alençon pour que Marie puisse prier une derniére fois sur la tombe de Zélie avant d'entrer au Carmel de Lisieux, Léonie profite d'un moment où on la laisse au parloir des Clarisses pour demander d'entrer. Quand on revient la chercher, elle est de l'autre côté, en costume de postulante. Mais quelques en quelques semaines, son état de santé se détériore, elle a des glandes sous les bras, et de l'eczema. Le 1er décembre, Louis vient la chercher. Elle est un peu déprimée.

Le samedi 16 juillet 1887, elle est admise au postulat des Visitandines de Caen. Elle s'y montre obeissante, mais est à nouveau victime d'eczema, elle a les poumons fragiles et est transperçée par le froid. l'hiver approche, la situtation est de plus en plus difficile pour elle, ses forces fléchissent, le moral céde, et le 6 janvier 1888 elle sort, mais fait le voeu de chasteté. De retour aux Buissonets, elle assiste au départ de Thérèse pour le Carmel de Lisieux. Monsieur Martin commence à étre malade, et le 12 janvier il entre au bon Sauveur. Céline et Léonie emménagent chez les filles de la charité pour étre prés de lui et donner des nouvelles au Carmel.

Le 14 mai 1889, c'est le retour à Lisieux, avec les Guerins, aux Buissonnets, puis au 19 de la rue Paul Banaston.

Le 8 septembre 1890, Thérèse fait sa profession et demande à Dieu que Léonie soit un jour Visitandine.

Le 24 Septembre, Léonie assite à la prise de voile de Thérèse. Le 10 mai 1892, Louis rentre avec Céline et Lèonie, il a les deux jambes paralysées.

Le 24 juin 1893,alors qu'elle a trente ans, Léonie fait une retraite puis accéde au postulat à Caen le 6 juillet. C'est Soeur Jeanne Françoise Le Roy qui est chargée de la formation des débutantes.

Léonie écrit à Céline: "la vie que j'ai embrassée avec tant d'amour est une vie de croix et d'immolation continuelles, mais elle ne cesse pas pour cela d'étre bien douce et de me convenir tout à fait bien. J'ai dit au coeur de Jésus que j'aime tant que le lui donnais toute ma bonne volonté, et qu'il devait faire le reste. Alors pendant tout le temps de ma vie religieuse, je m'appliquerai à étudier ce divin coeur". Elle correspond avec Thérèse qui est devenue maitresse des novices.

La prise d'habit de léonie a lieu le 6 avril 1894, sous le nom de Soeur Thérèse Dosithée. Quelques mois plus tard, elle est à nouveau victime de crises d'eczema.

Thérèse compose pour elle cette poésie:

"Rappelle-toi de l'ardente prière
Que tu formas pour ta troisième enfant.
Dieu t'exauça, car elle est sur la terre,
Comme ses soeurs, un beau lys trés brillant.
La Visitation la cache aux yeux du monde,
Mais elle aime Jésus, c'est sa paix qui l'inonde.
De ses ardents désirs
Et de tous ses soupirs
Rappelle-toi!... "

Dans l'épreuve du doute qu'elle traverse, elle est soutenue par Thérèse et ses soeurs. Sa profession est retardée, elle envisage la Visitation du Mans. Le 20 juillet 1895, Léonie sort. Le 15 aout, Marie Guerin entre au Carmel de Lisieux, Léonie est seule. Le 9 juin 1895, c'est pour Thérèse l'inspiration de l' Acte d'offrande à l'Amour Miséricordieux .

Thérèse, malade est souvent visitée par Léonie qui lui apporte de l'eau de Lourdes, des bonbons qu'elle ne peut pas manger, une boite à musique... à la mort de Thérèse, c'est Léonie qui hérite des "reliques" de sa petite soeur: sa derniére robe, son manteau, son voile, une paire de sandales, et l'exemplaire de l'imitation que Thérèse connaissait par coeur.

L' "Histoire d'une âme" devient le livre de chevet de Léonie. Ce n'est qu'aprés la mort de Thérèse que Léonie entre définitivement à la Visitation de Caen le 28 janvier 1899 sous le nom de Soeur Françoise Thérèse.

Elle déclare d'ailleurs:"Je sortirai d'ici, oui, mais dans mon cerceuil", et son oncle dit: "cette fois c'est fini, je ne reviendrai plus la chercher".

Le lundi 16 juin 1941 au soir, Léonie meurt.

Elle repose dans la crypte intérieure du monastére.

C'est Monseigneur Germain qui célébre la messe de sépulture le 21 juin à 9h30. La nouvelle est transmise dans lemonde entier. Le Pape Pie XII la qualifie d' "humble violette".

"Demandez au bon dieu...qu'il me donne la vocation de devenir une vraie religieuse"

Soeur Françoise-Thérèse.